le Kurdistan
Kurdistan est un gros mot en Turquie. Il est conseillé de ne pas le prononcer dans l’ouest de la Turquie, le turc le plus aimable pouvant devenir soudain agressif.
Le Kurdistan n’existe pas officiellement, la formule consacrée pour le désigner est « Anatolie Orientale », ou plus simplement « l’Est ».
Pour la majorité des turcs c’est une région inconnue, inquiétante, servant d’exutoire au mécontentement politique ou social: « les gens là-bas sont tous des assistés, de mauvais citoyens, qui ne font rien et vivent des aides de l’Etat, c’est une région dangereuse et il y a des terroristes« .
Le fait que la population kurde constitue 20 à 25% de la population turque, qu’elle est implantée en Anatolie depuis très longtemps (les kurdes sont les descendants des Mèdes) et que sa culture et sa langue sont des réalités vivantes à prendre en compte, n’est pas accepté et compris pour l’instant par les autres turcs qui le nient.
Pourtant c’est un peuple à l’identité particulière, à la langue très différente du turc (le kurmanji parlé dans le Kurdistan turc est une langue indo-européenne proche du persan).
Les kurdes s’avèrent très hospitaliers, aimables et ouverts aux étrangers, et tous tiennent à préciser dès le premier contact leur identité kurde. Les kurdes sont réservés mais montrent leur contentement de voir que des étrangers s’intéressent à eux et à leur culture, çà les change de leurs compatriotes…
Le Kurdistan profond, aux portes de l’Iraq et de l’Iran est une région montagneuse, pauvre et encore enclavée. Les paysages y sont de toute beauté, les villes et villages très différents du reste de la Turquie.
La situation politique y est de nouveau instable, le PKK (parti révolutionnaire kurde) se manifestant de nouveau violemment, l’armée et la police turque réprimant tout aussi violemment .
Je joins ici quelques ressources pas forcément disponibles sur les guides de voyage: petit lexique en kurmanji et carte du kurdistan.
zone de résidence des populations kurdes |
bonjour rojbash merci spash, malî ava beau bedew bon, bien, ok bash 1 eyk 2 doo 3 sey 4 chaar 5 penj 6 shash 7 haft 8 hasht 9 nah 10 dah 100 sad 1000 hezaar grand mazin poisson maa see |
Dimanche eyk shamp Lundi doo shamp Mardi sey shamp Mercredi chaar shamp Jeudi penj shamp Vendredi aay nee Samedi sham bee hier dohee aujourd’hui aav ro demain soobaahee minute daqee qak heure saa’a tak matin speydee soir he vaa ree colline ger maison khaanee lac baH rak montagne cheeyaa rivière roobaar route reyk boire va dKhot manger doKhot chaud saar fraoid heshik wc khaana restaurant khowaarengafemme zhin kak homme mro vak |
Ici lien vers Amed Kemale, chanteur kurde que j’adore |
Il n’est pas du tout conseillé ni peut-être même possible de s’y rendre actuellement, la région étant sous haute tension.
Diyarbakır
« Capitale du Kurdistan », c’est une ville pleine de charme, ceinturée par des kilomètres de remparts noirs en basalte datant de l’époque romaine et byzantine. Balade très agréable au pied des remparts aménagés en jardin public. Marché très animé le matin, bonne cuisine. Longtemps appelée Amed, c’est Atatürk qui l’a rebaptisée (on se demande bien pourquoi) Diyarbakır, « la terre du cuivre », en 1937.
Mardin
Jolie petite ville s’étendant sur un flanc de colline. Son intérêt principal est l’architecture gréco-arménienne de ses maisons de riches marchands en belle pierre couleur miel. Son bazar authentique, constitué d’étroites ruelles en zigzag à flanc de colline, héberge de nombreuses échopes d’artisans et les ânes y sont toujours de service pour transporter les marchandises. Panorama exceptionnel sur la plaine de Mésopotamie.
Midyat
De belles maisons gréco-arméniennes ayant appartenu à une importante communauté chrétienne entourent plusieurs églises toujours en service. La ville s’étend le long d’une très longue rue principale rectiligne.
Şırnak
Petite ville du bout du monde, dans un site majestueux, à flanc de montagne. C’est le kurdistan profond. Rien à voir de notable, sinon la vue depuis la place principale mais l’ambiance est authentique.
Hakkari
C’est le foyer de l’âme kurde, traditionnellement contestataire.
Sa situation est exceptionnelle, dans un cirque montagneux, à flanc de montagne. Toutes les hauteurs sont occupées par des bastions militaires.
Doğubeyazıt
Dernière petite ville avant la frontière turco-iranienne, Doğubeyazıt ressemble à une ville du far-west avec ses rues poussiéreuses et toutes droites. Tout autour le panorama est magnifique, des montagnes abruptes de tous côtés, et surtout le Mont Ararat au pied duquel elle s’abrite. On doit longer une très grande base militaire remplie de blindés pour accéder au magnifique palais de Ishak Paşa qui a une vue imprenable sur la région.
Gaziantep (Antep)
Gaziantep est la capitale incontestée des pistaches. On trouve toutes les qualités dans son bazar, ainsi que toutes sortes de fruits et légumes séchés. La forteresse qui a longtemps résisté aux français en 1921 (d’où « Gazi: la victorieuse ») domine la ville en plein centre ville. Les influences kurde et arabe se ressentent, notamment au niveau culinaire. Le musée abrite les plus extraordinaires mosaïques romaines qu’on puisse admirer provenant d’un site maintenant enseveli sous les eaux d’un barrage.
Şanliurfa (Urfa)
Officiellement nommée Şanliurfa, ‘Urfa la glorieuse’, depuis sa résistance héroïque face aux troupes françaises en 1920 (comme Gaziantep=’Antep la victorieuse’ et Kahramanmaraş=’Maraş l’héroïque’), mais les autochtones l’appellent toujours Urfa.
Elle se trouve au début d’un grand plateau désertique qui s’étend vers la Syrie toute proche. C’est une ville sainte, ville du prophète Abraham (Ibrahim), mais aussi patrie de Job et de Jethro. Sur le lieu de la mort d’Abraham, au pied de la citadelle, se trouve un parc avec un grand bassin où nagent des centaines de carpes énormes qu’il est interdit de pêcher (ce sont les restes du bûcher où devait périr Abraham). Le lieu est sacré, ainsi que la source d’eau miraculeuse attenante et la grotte où serait né le prophète à une cinquantaine de mètres de là.
Le bazar de la ville est un des plus typiques du pays, un vrai labyrinthe où se pressent les paysans du coin, coiffés de leur écharpe violette, signe distinctif des kurdes d’Urfa. Les femmes ont le même, agrémenté de broderies et de paillettes.
Non loin se trouve le village millénaire d’ Harran, avec ses maisons d’adobe en forme de ruche.
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